La veuve d’un responsable de l’EI inculpée pour la mort de l’otage américaine Kayla Mueller
Les États-Unis ont inculpé la veuve de l’ancien dirigeant financier du groupe État islamique (EI), Abou Sayyaf, pour son rôle présumé dans la mort de la travailleuse humanitaire américaine Kayla Mueller, qui aurait été tuée il y a près d’un an.
Nisreen Assad Ibrahim Bahar, une femme de 25 ans connue sous le nom d’Oum Sayyaf, a été accusée lundi d’avoir apporté un soutien aux miliciens et d’avoir emprisonné de force Mueller et d’autres captives dans la maison du couple.
La plainte a été déposée par le département de la Justice et le FBI à la cour de district américaine en Virginie.
En cas de condamnation, Bahar, qui est actuellement en détention en Irak dans l’attente de poursuites pour des activités liées au terrorisme, risque une peine d’emprisonnement à perpétuité.
Abou Sayyaf a été tué en mai 2015 lors d’un raid d’un commando américain au cœur de la Syrie déchirée par la guerre.
Bahar a été capturée au cours de l’opération et les forces américaines ont également secouru une jeune femme yézidie et saisi un stock d’armes à feu, selon la plainte.
En août, la Maison Blanche a déclaré que Bahar serait poursuivie au Kurdistan irakien et « serait tenue responsable de ses actes ».
Depuis l’incarcération de Bahar, des rapports ont indiqué que Mueller, 26 ans, et les autres femmes ont été victimes de violents abus sexuels au cours de leur captivité.
Bahar a reconnu que Mueller « appartenait » au chef de l’État islamique Abou Bakr al-Baghdadi pendant sa captivité et que ce dernier avait agressé sexuellement la travailleuse humanitaire américaine à plusieurs reprises.
Les combattants de l’EI ont affirmé que Mueller, qui a été enlevée dans la ville syrienne d’Alep en août 2013, a été tuée en février 2015 par une frappe aérienne de la coalition au cours de laquelle elle aurait été enfouie sous les décombres.
Les États-Unis ont annoncé sa mort le 9 février 2015, mais les responsables affirment que les circonstances de sa mort restent floues.
Des activistes syriens ont indiqué que l’État islamique l’avait condamnée à mort en 2015, suite au refus des États-Unis de libérer un membre haut placé de l’organisation.
Mueller et les autres captives « étaient à divers moments menottées, gardées dans des pièces fermées à clé, et des ordres leur étaient donnés quotidiennement au sujet de leurs activités, leurs mouvements et leur liberté », a décrit la plainte déposée en Virginie.
« Alors qu’elle était en captivité, Kayla Jean Mueller a été victime d’abus sexuels de la part de Baghdadi, qui l’a forcée à avoir des relations sexuelles avec lui », a ajouté la plainte.
« L’accusée savait comment Mme Mueller était traitée par Baghdadi alors qu’elle était retenue contre sa volonté dans la maison de l’accusée. »
Selon les témoignages d’autres femmes qui ont été libérées, Mueller essayait de les empêcher d’être agressées sexuellement par Baghdadi.
D’après la plainte, Bahar est également accusée d’avoir dit aux captives qu’« elle les tuerait si elles ne l’écoutaient pas ».
Bahar a reconnu qu’elle était seule responsable de la captivité des otages lorsque son mari était en déplacement pour les activités de l’État islamique et que Baghdadi et d’autres membres du groupe séjournaient dans la résidence de temps en temps, selon la plainte.
Les États-Unis soutiennent les poursuites contre Bahar en Irak, a indiqué le communiqué du département de la Justice. « Nous soutenons pleinement les poursuites irakiennes contre Sayyaf [Bahar] et nous continuerons à travailler avec les autorités de ce pays en vue d’atteindre notre objectif commun, qui est de tenir Sayyaf pour responsable de ses crimes », a déclaré le procureur général adjoint John Carlin.
« Nous continuerons de demander justice pour Kayla et pour tous les Américains victimes du terrorisme. »
Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.
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