Présidentielle française : Marine Le Pen appelle à renouer des liens diplomatiques avec la Syrie
La candidate présidentielle d’extrême droite Marine Le Pen appelle à la reprise des relations diplomatiques de la France avec la Syrie, ce que rejette le président Emmanuel Macron, qu’elle affrontera au second tour de l’élection, le 24 avril.
Critiquant la décision de Macron de rompre les liens avec Damas, Le Pen estime que « c’est dans les moments critiques et complexes de crise, en particulier lorsque [la Syrie] était confrontée au terrorisme islamique, que les canaux de dialogue et de communication sont nécessaires ».
Ce faisant, elle reprend un argument pro-Assad selon lequel ce dernier serait un rempart contre l’extrémisme violent, fermant les yeux sur le fait qu’Assad a libéré des militants islamistes radicaux et des délinquants violents au début de la révolution pour prétendre qu’ils faisaient partie de l’opposition.
La dirigeante du Rassemblement national a tenu ces propos mercredi lors d’une conférence de presse à Paris au cours de laquelle elle a défini son programme de politique étrangère si elle était élue à la présidence.
Ses remarques sur la Syrie font écho aux propos qu’elle avait tenus lors de sa campagne présidentielle en 2017. Elle considérait alors qu’autoriser le président syrien Bachar al-Assad à rester au pouvoir pouvait être « l’option la moins mauvaise » pour mettre fin à la guerre civile dans le pays et endiguer ce qu’elle qualifiait de flot de réfugiés en Europe.
Dans un long exposé mercredi, dans lequel elle a évoqué le conflit israélo-palestinien, le Liban et la normalisation des liens avec Israël, Marine Le Pen a déclaré plaider pour une France puissante et plus indépendante sur la scène internationale.
À propos du conflit israélo-palestinien, Le Pen s’inscrit dans la ligne officielle de la diplomatie française actuelle et défend la « solution à deux États », avec un « État palestinien indépendant, viable et démocratique vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël », dans les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États.
« Les lignes de 1967 ne sont pas intangibles, s’il apparaît un jour qu’un accord bilatéral entre Israéliens et Palestiniens intervient, bien sûr », a-t-elle précisé.
Elle a ajouté qu’il fallait trouver une solution au problème des réfugiés palestiniens et salué la normalisation des liens entre Israël et plusieurs pays arabes.
Une manifestante traînée hors de la salle
La candidate à l’élection présidentielle affirme qu’elle veut restaurer la diplomatie secrète, la « seule qui soit efficace », par opposition à ce qu’elle appelle la diplomatie « bavarde » de Macron.
En ce qui concerne la crise libanaise, Le Pen estime qu’il faut organiser des consultations régionales avec le Liban, les États-Unis, la Russie, l’Iran, l’Arabie saoudite, Israël et le Vatican pour un Liban libre et stable.
Le Pen cherche à projeter une image plus modérée par rapport aux précédentes campagnes, tenant une conférence de presse afin de se présenter comme une personnalité crédible sur la scène internationale.
Cependant, la conférence de presse a été interrompue lorsqu’une manifestante a sorti une photo en forme de cœur qui montre Le Pen et le président russe Vladimir Poutine lors d’une rencontre en 2017.
La manifestante a été évacuée de la salle, mais un autre activiste s’est ensuite mis à crier et a lui aussi été expulsé.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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