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Des employés d’Amazon et de Google réclament la rupture de leurs contrats avec l’armée israélienne

Les deux firmes sont exhortées par près de 400 employés à renoncer à un contrat d’1,2 milliard de dollars qui prévoit la fourniture de services à l’armée et au gouvernement d’Israël
Les appels lancés chez Amazon et Google sont toutefois restés sans réponse, alors que les deux firmes ont signé le contrat du projet Nimbus avec Israël le 24 mai (AFP/photo d’archives)
Les appels lancés chez Amazon et Google sont toutefois restés sans réponse, alors que les deux firmes ont signé le contrat du projet Nimbus avec Israël le 24 mai (AFP/photo d’archives)
Par MEE

Un groupe de 400 employés des géants technologiques Amazon et Google a publié mardi une lettre ouverte demandant à leurs employeurs de se retirer d’un contrat d’1,2 milliard de dollars conclu avec le gouvernement d’Israël et de rompre tout lien avec son armée.

Plus de 300 employés d’Amazon et plus de 90 employés de Google ont signé anonymement la lettre demandant l’arrêt du projet Nimbus, qui prévoit la fourniture de services cloud au secteur public et à l’armée d’Israël par les deux firmes technologiques.

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« Nous condamnons la décision d’Amazon et de Google de signer le contrat du projet Nimbus avec l’armée et le gouvernement d’Israël et nous leur demandons de rejeter ce contrat ainsi que les futurs contrats qui porteront préjudice à nos utilisateurs », déclarent les employés dans la lettre publiée par le journal The Guardian.

« Les technologies que nos entreprises se sont engagées contractuellement à bâtir rendront les pratiques systématiques de discrimination et de déplacement dont l’armée et le gouvernement israéliens se rendent coupables encore plus cruelles et mortelles pour les Palestiniens. »

Les employés anonymes des firmes technologiques affirment que le contrat apportera à Israël des services cloud qui l’aideront à collecter illégalement des données sur les Palestiniens, susceptibles d’être utilisées pour approfondir des politiques décrites comme des crimes d’apartheid par des groupes de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch.

Apple aussi concerné

« Nous ne pouvons pas détourner le regard alors que les produits que nous fabriquons sont utilisés pour priver les Palestiniens de leurs droits fondamentaux », soutiennent-ils.

Au cours de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza en mai, les deux firmes ont été la cible de critiques et des employés ont réclamé la rupture de leurs contrats avec l’armée israélienne.

L’offensive israélienne a tué au moins 248 Palestiniens, dont des dizaines d’enfants, et détruit des habitations et des bâtiments dans l’enclave assiégée.

À l’époque, des employés de Google ont adressé une lettre à leur PDG Sundar Pichai, lui demandant de publier un communiqué pour condamner les attaques, avec notamment « une reconnaissance directe du tort causé aux Palestiniens par l’armée israélienne et les gangs ».

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Quelques jours plus tard, plus de 600 employés d’Amazon ont également adressé une lettre à leur PDG Jeff Bezos pour exhorter la firme à « s’engager à examiner et à rompre les contrats commerciaux et les dons profitant à des sociétés, organisations et/ou gouvernements qui participent activement à des violations des droits de l’homme ou s’en rendent complices », notamment l’armée israélienne.

Un autre géant technologique, Apple, a également été invité à publier un communiqué et à reconnaître que « des millions de Palestiniens subissent actuellement une occupation illégale ».

Les appels lancés chez Amazon et Google sont toutefois restés sans réponse, alors que les deux firmes ont signé le contrat du projet Nimbus avec Israël le 24 mai.

En réponse à la lettre publiée mardi, un porte-parole d’Amazon Web Services a déclaré à Middle East Eye que la firme s’efforçait « de mettre les avantages de [sa] technologie cloud de pointe à la disposition de tous [ses] clients, où qu’ils se trouvent ».

Google n’a pas répondu à la demande de commentaires formulée par MEE.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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