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Guerre Israël-Palestine : accord pour un échange de prisonniers et une trêve temporaire

L’accord avec le Hamas prévoit la libération de 50 femmes et enfants otages à Gaza au cours d’une pause de quatre jours dans les combats, en échange de la libération d’environ 150 enfants et femmes palestiniens détenus en Israël
Des familles d’enfants pris en otage par des groupes armés palestiniens à Gaza le 7 octobre manifestent devant les bureaux de l’UNICEF à Tel Aviv, en Israël, le 20 novembre 2023 (AFP)
Par MEE

Le gouvernement israélien a approuvé un accord d’échange de prisonniers et une trêve temporaire avec le Hamas au 47e jour de la guerre à Gaza, après plusieurs heures de discussions qui auraient donné lieu à des échanges houleux entre les ministres de Benyamin Netanyahou.

L’accord prévoit la libération de 50 femmes et enfants otages au cours d’une pause de quatre jours dans les combats, selon un communiqué publié par le gouvernement israélien.

Sur les quelque 240 prisonniers israéliens emmenés à Gaza par le Hamas et d’autres groupes armés le 7 octobre, 33 étaient des enfants, dont le plus jeune avait neuf mois au moment de l’attaque, selon le gouvernement israélien.

D’après une organisation constituée par les familles des otages, au moins 62 des otages étaient des femmes. Quatre de ces femmes sont soldates, selon des entretiens avec leurs familles et des informations recueillies par un forum de familles des otages.

Plus de 14 000 Palestiniens, dont au moins 5 840 enfants, ont été tués dans le cadre des bombardements et de l’invasion menés par Israël en représailles, selon des responsables palestiniens.

D’après l’accord, Israël devrait libérer environ 150 enfants et femmes palestiniens détenus dans ses prisons, mais a finalement publié ce mercredi matin une liste comprenant 300 prisonniers, principalement des adolescents. On ne sait pas exactement combien de ces 300 prisonniers seront libérés. Les deux parties ont convenu que la définition d’enfant allait jusqu’à 19 ans.

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La liste, publiée par le ministère de la Justice, contient des informations personnelles sur les détenus, notamment le nom, la date de naissance, la date de l’arrestation et le numéro d’identification. Elle inclut également les accusations sous lesquelles Israël les a emprisonnés.

D’après l’ONG palestinienne de défense des droits des prisonniers Addameer, 200 enfants ont été arrêtés par les forces israéliennes depuis le 7 octobre.

La plupart des arrestations les plus récentes ont eu lieu lors de raids en Cisjordanie occupée, où les attaques contre les Palestiniens par des soldats et colons israéliens se sont multipliées.

Les citoyens israéliens ont 24 heures pour déposer un recours afin de bloquer la libération des prisonniers.

Ce délai signifie que l’échange de prisonniers commencera au plus tôt jeudi ou vendredi.

En outre, le gouvernement israélien a déclaré que la libération de dix otages supplémentaires détenus à Gaza entraînerait une journée supplémentaire de pause dans les combats.

Israël autorisera également environ 300 camions d’aide par jour à entrer à Gaza depuis l’Égypte, en plus de carburant.

Médiation égyptienne et qatarie

Le Hamas a déclaré qu’il saluait la « trêve humanitaire » avec Israël et a publié une déclaration détaillant les détails de l’accord.

Le groupe a déclaré que des centaines de camions transportant du carburant, de l’aide humanitaire et médicale entreraient dans l’enclave assiégée pendant la trêve.

Le Hamas a indiqué que pendant la trêve, Israël s’était engagé à ne pas attaquer ou arrêter quiconque dans la bande de Gaza ni à entraver la circulation des personnes le long de l’autoroute Salah al-Din, la route principale allant du nord au sud de l’enclave côtière.

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La zone nord de Gaza connaîtra un arrêt des opérations aériennes israéliennes six heures par jour, de 10 heures à 13 heures. Dans le sud de Gaza, les opérations aériennes israéliennes cesseront pendant les quatre jours de la trêve.

Pendant la trêve, il n’y aura pas d’action militaire et Israël ne déplacera aucun véhicule militaire à Gaza.

Le Hamas a remercié l’Égypte et le Qatar pour leur rôle dans la médiation de cet accord.

Le Qatar abrite le bureau politique du Hamas et de nombreux hauts dirigeants politiques du groupe.

L’Égypte entretient également des liens avec le Hamas, en interaction étroite avec sa branche militaire, les brigades al-Qassam, et ses dirigeants dans la bande de Gaza.

Netanyahou : « Nous continuerons à être en guerre »

Le président américain Joe Biden s’est déclaré mardi profondément soulagé par la libération d’otages.

« Je suis extrêmement heureux que certaines de ces âmes courageuses [...] retrouvent leur famille une fois cet accord pleinement mis en œuvre », a déclaré Biden dans un communiqué publié par la Maison-Blanche.

Biden a remercié le dirigeant du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour avoir contribué à la médiation de l’accord.

Les États-Unis espèrent que la trêve sera également observée par le Hezbollah libanais, a déclaré un responsable américain aux médias. Le Hezbollah l’a ensuite confirmé à Al-Jazeera. « Le Hezbollah respectera la trêve annoncée si les forces d’occupation israéliennes y adhèrent », a déclaré une source de l’organisation au média.

Alors que Gaza a été le théâtre de violents bombardements israéliens et de combats terrestres meurtriers, Israël a également échangé des tirs le long de sa frontière nord avec le Hezbollah.

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L’annonce de la trêve mercredi marque une pause significative dans les combats et est susceptible d’alimenter le lobbying des partenaires d’Israël en faveur d’un arrêt plus large et plus long des affrontements.

Les responsables américains ont déjà laissé entendre qu’ils espéraient que la trêve se poursuivrait au-delà de ses quatre jours initiaux. Selon l’accord, il est possible qu’elle soit prolongée d’un jour chaque fois que le Hamas libèrera dix otages supplémentaires.

Un responsable américain a déclaré aux journalistes que l’accord avait « finalement été structuré pour encourager les libérations au-delà de 50 [otages] » et que d’autres libérations étaient attendues.

Mardi, en amont de l’annonce de l’accord, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, s’adressant à ses ministres, a déclaré que parler de la fin de la guerre était « un non-sens ».

« Je tiens donc à clarifier : nous sommes en guerre, nous continuerons à être en guerre, nous continuerons à être en guerre jusqu’à ce que nous atteignions tous nos objectifs. Nous détruirons le Hamas, nous ramènerons toutes nos personnes enlevées et disparues et nous veillerons à ce qu’il n’y ait à Gaza aucun parti qui constitue une menace pour Israël », a insisté Netanyahou avant le vote du cabinet.

L’armée israélienne et les services de renseignement du pays soutiennent l’accord, selon des médias.

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