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Guerre Israël-Palestine : un chirurgien britannique accuse Israël d’avoir utilisé du phosphore blanc à Gaza

Lors de son séjour à Gaza, Ghassan Abu-Sittah a vu les médecins, faute de fournitures médicales, désinfecter les patients avec du liquide vaisselle et du vinaigre et opérer sans anesthésie
Ghassan Abu-Sittah est un expert en chirurgie plastique et en médecine de guerre (MEE)
Ghassan Abu-Sittah est un expert en chirurgie plastique et en médecine de guerre (MEE)

Un chirurgien anglo-palestinien qui vient de rentrer au Royaume-Uni après des semaines de travail dans deux des principaux hôpitaux de Gaza a accusé Israël de cibler les civils fuyant ses bombardements avec du phosphore blanc et des tireurs d’élite.

Ghassan Abu-Sittah est un expert en chirurgie plastique et en médecine de guerre. Ses publications sur les réseaux sociaux ont documenté la détérioration des conditions de vie du personnel médical et des patients dans les hôpitaux.

Selon lui, l’attaque lancée le 7 octobre a montré qu’Israël avait principalement ciblé les enfants de la bande de Gaza. « Le nombre colossal de 7 à 8 000 blessés et environ 7 000 enfants tués en seulement 40 jours est tout simplement époustouflant », a-t-il déclaré à Middle East Eye.

« Les blessures subies par nombre de mes patients présentaient des marques similaires à celles infligées par l’utilisation du phosphore blanc et d’autres armes incendiaires. »

« Après l’invasion terrestre d’Israël, nous avons commencé, pour la première fois depuis que je suis à Gaza, à voir des patients, blessés par des tireurs d’élite à grande vitesse, être utilisés pour cibler des civils qui leur rendaient visite ou tentaient de se rendre à l’hôpital. »

Une situation « désespérée »

Plus tôt ce mois-ci, Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé Israël d’utiliser du phosphore blanc lors de ses opérations militaires à Gaza et dans le sud du Liban.

L’armée israélienne a nié avoir utilisé du phosphore blanc et a déclaré que les affirmations « faites contre Tsahal concernant l’utilisation de phosphore blanc à Gaza sont catégoriquement fausses ».

Ayant opéré dans plusieurs zones de guerre au cours de ses 30 ans de carrière, notamment au Yémen et en Syrie, Ghassan Abu-Sittah a décrit la situation à Gaza comme « désespérée ».

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Des médecins comme lui ont été obligés d’utiliser du « liquide vaisselle » et du « vinaigre » pour désinfecter les plaies et aider les patients alors que les hôpitaux étaient débordés.

« À la fin, tout était épuisé. Dans un premier temps, nous avons remplacé la solution antiseptique par du liquide vaisselle et du vinaigre. Ensuite, la morphine a manqué, il fallait faire des interventions sans aucune anesthésie. Nous étions comme au Moyen-Âge et nos patients étaient à l’agonie. »

Le International Centre of Justice for Palestinians (CIJP), qui collecte des preuves pour préparer un dossier d’accusation pour crimes de guerre contre Israël, a déclaré que Ghassan Abu-Sittah témoignerait devant l’unité des crimes de guerre de la police de Londres.

Selon Tayyab Ali, qui dirige le CIJP, le centre recueille les témoignages oculaires des enquêteurs dans la bande de Gaza et compile des listes de violations présumées perpétrées par Israël pendant sa guerre contre le territoire assiégé.

« Gravées dans votre esprit »

Il rassemble également des preuves contre les citoyens britanniques partis en Israël pour combattre à Gaza.

Lors d’une conférence de presse à Londres avec Ghassan Abu-Sittah, le CIJP a montré aux journalistes une série de photos de son séjour à Gaza provenant de divers hôpitaux de l’enclave assiégée.

Les images montraient des enfants ayant perdu des membres et des blessures qui semblaient correspondre à l’utilisation de phosphore blanc.

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Ghassan Abu-Sittah, qui travaillait dans les hôpitaux d’al-Chifa et d’al-Ahli al-Arabi, a noté que l’infrastructure médicale de Gaza avait été ciblée à plusieurs reprises par les forces israéliennes.

« Nous avons vu les Israéliens cibler les panneaux solaires situés au sommet des hôpitaux, des bâtiments et même des patients », a-t-il déclaré rapporté.

« Chaque fois que vous passiez devant un bâtiment, vous pouviez sentir la mort et la putréfaction. Si nous vivons dans un monde où il est acceptable de faire cela, alors ce monde est un endroit dangereux. »

Le médecin a ajouté qu’il n’oublierait jamais les visages de ceux qu’il avait soignés. Il se souvient notamment d’une jeune fille dont la mère, médecin à l’hôpital al-Chifa, et la sœur, avaient été tuées. Elle était soignée à l’hôpital par les collègues de sa mère.

« Elle avait d’horribles blessures au visage, mais elle avait ses tresses, son serre-tête et son vernis à ongles. »

Un autre patient, un homme souffrant de brûlures au visage au troisième degré et de brûlures aux bras et aux jambes, est décédé après deux interventions chirurgicales. Il se souvient d’un autre patient, que son père avait poussé pendant cinq heures dans un fauteuil roulant pour qu’il puisse être soigné.

« Toutes ces choses restent gravées dans votre esprit », a-t-il conclu.

Traduit de l’anglais (original).

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