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Pourparlers secrets entre Israël et l’Autorité palestinienne pour l’exploitation des réserves de gaz de Gaza

Plus de 36 milliards de mètres cubes de gaz naturel découverts dans le gisement Gaza Marine demeurent inexploités depuis deux décennies, principalement en raison des objections israéliennes et des obstacles rencontrés
Des Palestiniens participent à un rassemblement dans le port maritime de Gaza, le 14 septembre 2022, pour revendiquer leur droit de recevoir du gaz des gisements maritimes de la Méditerranée orientale (AFP)
Par MEE

Le gouvernement israélien mène des pourparlers secrets avec l’Autorité palestinienne en vue d’exploiter un gisement de gaz situé à environ 36 kilomètres des côtes gazaouies, selon des informations diffusées jeudi par Channel 13 en Israël. 

Les discussions se sont tenues avec l’approbation du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et du ministre de la Défense Yoav Galant, et s’inscrivent dans le cadre des discussions politiques et sécuritaires entre les deux parties à la suite des récents sommets d’Aqaba et de Charm el-Cheikh.

L’an dernier, le gouvernement israélien a tenu des discussions internes au sujet du développement du gisement gazier au large de Gaza. Les pourparlers ont repris plus récemment à la suite d’une médiation américaine. 

Israël a exprimé des préoccupations liées au fait que seuls les États ont légalement la capacité de développer des réservoirs de gaz, ce qui signifie que l’Autorité palestinienne ne peut pas le faire seule. 

Il a été proposé que l’Égypte parraine le projet. Selon la chaîne d’information israélienne, Israël a déjà contacté de hauts responsables égyptiens pour leur faire part de cette proposition. 

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L’an dernier, un accord entre Israël, l’Autorité palestinienne (AP) et l’Égypte visant à relancer la prospection gazière dans des gisements situés au large de Gaza avait tourné court à l’issue de discussions entre les parties. 

L’accord prévoit qu’une société égyptienne facilite la production de gaz naturel dans les gisements offshore en se servant d’infrastructures israéliennes.

L’Autorité palestinienne basée à Ramallah, en manque de liquidités et représentée par le Palestine Investment Fund (PIF), un fonds souverain, récoltera 27,5 % des bénéfices générés par le gisement.

Partenaire du PIF, la Consolidated Contractors Company (CCC), sous contrôle palestinien, touchera également 27,5 %. Les 45 % restants iront à l’Egyptian Natural Gas Holding Company (EGAS), qui exploitera le projet. 

Objections israéliennes et obstacles

Les gisements gaziers de Gaza ont été découverts en 1999 dans les eaux territoriales palestiniennes.

La première découverte, située à environ 36 km du littoral, a été baptisée Gaza Marine 1 et contient 33 milliards de mètres cubes de gaz naturel selon les estimations. Le second gisement, situé dans le secteur de la frontière maritime entre Gaza et Israël, a été nommé Gaza Marine 2 et renferme 3 milliards de mètres cubes supplémentaires.

Si ces gisements sont depuis longtemps considérés comme une étape importante vers l’indépendance énergétique des Palestiniens, ils demeurent inexploités, principalement en raison des objections israéliennes et des obstacles rencontrés. 

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En novembre 1999, un contrat de 25 ans portant sur la prospection et le développement de gisements gaziers a été signé entre British Gas Group (BG Group), la CCC et le PIF. 

BG Group s’est retiré du projet en 2016 et l’a confié à Shell, qui s’est également retiré du contrat en 2018 en raison de divers contentieux. 

Le revenu annuel que l’AP tirera du gisement gazier une fois l’exploitation lancée se situera entre 700 et 800 millions de dollars, soit un total de 7 à 8 milliards de dollars en dix ans.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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