Qatar 2022 : l’Algérie fait sortir Djibouti du Maroc et donne rendez-vous au Burkina Faso
À l’image de l’Égypte de Mohamed Salah, piégée dès la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022 par le Gabon (1-1), mais qui tient toujours son destin en main, la redoutable sélection algérienne emmenée par Djamel Belmadi doit cravacher jusqu’à l’ultime journée du deuxième tour pour « mériter », comme le rappelle le sélectionneur algérien, de disputer l’ultime étape de cette campagne qualificative : le match barrage du mois de mars 2022.
Le 18 décembre, à un an jour pour jour de la finale de la Coupe du monde, la FIFA procèdera au tirage au sort du troisième (matchs barrages) et dernier tour des éliminatoires.
Les dix équipes encore en course (la première de chaque groupe) seront versées dans deux pots différents, l’un composé des cinq meilleures équipes selon le classement FIFA, et le second des cinq autres équipes. Les cinq vainqueurs de ces doubles confrontations (match aller/retour) prévues en mars 2022 seront qualifiés pour le Qatar.
Versée dans le groupe A (Niger, Djibouti et Burkina Faso), l’Algérie partait naturellement comme favorite. Un statut que les coéquipiers de Riyad Mahrez n’ont pourtant jamais quitté, même si d’autres grandes nations, à l’image du Sénégal – vice-champion d’Afrique en titre –, et le Maroc ont validé leur ticket pour le prochain tour dès la 4e journée.
Le match nul des Verts en terre marocaine (2e journée) face aux Étalons du Burkina Faso (1-1), au mois de septembre, a retardé l’échéance.
Un résultat qui oblige les champions d’Afrique en titre à battre une nouvelle fois la modeste sélection de Djibouti, ce vendredi 12 novembre, avant de disputer la belle à domicile face aux Étalons mardi 16 novembre au stade Mustapha-Tchaker de Blida.
L’Algérie retrouve le même adversaire sur la même pelouse
Mais avant, l’Algérie doit engranger trois nouveaux points face à Djibouti au Caire (Égypte), pour le compte de la 5e journée des éliminatoires. Une obligation largement à la portée du Onze algérien, vainqueur au match aller (8-0) à Blida.
Au même moment, le Burkina Faso reçoit le Niger, déjà éliminé tout comme Djibouti d’ailleurs. L’Algérie aura alors l’occasion de soigner ses statistiques et d’ajouter une marche supplémentaire à la folle série d’invincibilité (31 matchs) qui la place à quatre longueurs du Brésil et de l’Espagne et à six du record absolu de l’Italie et ses 37 matchs sans défaite.
Il s’agit aussi, pour cette génération, de retourner en terre égyptienne et de retrouver la pelouse de l’internationale Cairo Stadium, là où les joueurs ont écrit, en 2019, l’une des plus belles pages du football algérien en devenant champions d’Afrique.
Sans stade homologué par la FIFA et la Confédération africaine de football (CAF), Djibouti avait choisi, comme de nombreuses équipes du continent, de se « réfugier » au Maroc. Une domiciliation qui ne pouvait tenir après la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.
Malgré les réticences du président de la Fédération djiboutienne de football (FDF) Souleiman Hassan Waberi, bombardé en mars vice-président de la CAF, l’Algérie a demandé et obtenu la programmation du match hors du Maroc.
Huit ans après la qualification à Blida, aux dépens du Burkina Faso, pour le Mondial brésilien de 2014, l’Algérie retrouve le même adversaire sur la même pelouse. Comme en 2013, les deux équipes sont à égalité de points et sauf accident majeur, très peu probable, devraient le rester jusqu’à mardi prochain.
Quatre éléments, et non des moindres, sont toujours en activité côté algérien : le portier Raïs M’Bolhi, son défenseur Aïssa Mandi, le buteur maison Islam Slimani (meilleur buteur de l’histoire des Verts avec 38 buts) et le milieu Sofiane Feghouli.
Si la victoire (1-0) du 19 novembre 2013 leur avait permis de rejoindre directement le Brésil, le rendez-vous de mardi prochain ne constitue qu’une étape supplémentaire dans la longue marche qui doit les mener à Doha en novembre 2022, pour la phase finale de la première Coupe du monde organisée par un pays arabe (du 21 novembre au 18 décembre 2022).
À quelques jours du rendez-vous décisif, la Fédération burkinabé de football, par l’intermédiaire de son président Lazare Bancé, a multiplié les coups de pression et les provocations
Un match que le sélectionneur prépare avec tout le sérieux qu’on lui connaît et qui fait réagir le Burkina Faso, en dehors des terrains de football. À quelques jours du rendez-vous décisif, la Fédération burkinabé de football (FBF), par l’intermédiaire de son président Lazare Bancé, a multiplié les coups de pression et les provocations.
À dix jours du coup d’envoi, l’instance dirigeante du football au Burkina Faso a saisi à trois reprises la FIFA. Une première fois pour « attirer [son] attention sur la non-conformité de la pelouse du stade de Blida », écrivait la Fédération burkinabè de football. Un jugement que ne semblent pas partager la FIFA et la CAF puisqu’elles n’ont pas jugé utile de faire expertiser la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida.
L’absence de réaction a suscité un second courrier qui met cette fois-ci l’accent sur le « souci de préserver la santé et l’intégrité physiques des [joueurs] et également garantir la qualité du spectacle », argumente la FBF. En désespoir de cause, la fédération burkinabé a finalement opté pour le volet sécuritaire et demandé la protection de la FIFA à Alger !
Retour des spectateurs dans les stades
Elle rappelle que la délégation a fait l’objet de « tracas » pour l’empêcher d’aborder le match dans les conditions propices à la performance, notamment « des nuisances sonores toute la nuit aux abords de son hôtel, des embouteillages créés sciemment sur la voie d’accès au stade, des jets d’objets contre les buts du Burkina Faso… », peut-on lire dans le courrier adressé à la FIFA.
Côté algérien, la réponse est venue du sélectionneur, qui a préféré ironiser et donner rendez-vous à tout le monde sur le terrain : « On a hanté ces gens et ils estiment que le match a commencé derrière un micro… La réponse de l’équipe à ces propos sera sur le terrain », a lancé Belmadi en référence aux déclarations du président de la fédération burkinabé et au coach des Étalons.
Un rendez-vous que toute l’Algérie attend, d’autant que cette rencontre coïncide avec le retour du public dans le chaudron de Blida.
Devant l’amélioration de la situation sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 (moins de 200 cas par jour), la Fédération algérienne de football (FAF) a en effet été autorisée par la CAF et la FIFA à rouvrir les portes à 14 000 spectateurs, soit un peu moins de la moitié de la capacité totale du stade (35 000 spectateurs).
Un retour longtemps attendu et salué par le sélectionneur national Djamel Belmadi : « Le retour de notre public au stade de Tchaker, à l’occasion du match décisif face au Burkina Faso, me réjouit bien évidemment. Nous avons toujours œuvré pour ça. Nous remercions les pouvoirs publics et tous les acteurs qui ont contribué en répondant favorablement à quelque chose que nous avions toujours souhaité », a indiqué le patron des Verts en conférence de presse dimanche dernier.
Un souhait exaucé ; désormais, à lui et ses hommes de faire du rêve Qatar 2022 une réalité pour l’Algérie.
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