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L’UNESCO ajoute la calligraphie arabe et la broderie palestinienne au patrimoine mondial

La liste du patrimoine immatériel de l’agence de l’ONU pour la culture vise à préserver les traditions et à assurer une plus grande sensibilisation
Des ouvriers saoudiens brodent de la calligraphie arabe islamique en fil d’or sur un drapé pour couvrir la Kaaba (AFP/Khaled Desouki)

L’agence culturelle de l’ONU, l’UNESCO, a ajouté la calligraphie arabe et la broderie palestinienne au patrimoine culturel immatériel.

La calligraphie arabe a été inscrite à la suite d’une candidature conjointe de seize pays arabes, dont l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et la Palestine, avec Riyad en tête.

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« La fluidité de l’écriture arabe offre des possibilités infinies, même sur un seul mot, puisque les lettres peuvent être allongées et transformées de nombreuses façons afin de créer différents motifs », peut-on lire dans un communiqué publié sur le site de l’UNESCO.

L’Arabie saoudite a salué cette inscription, estimant que la forme artistique est un « aspect précieux de l’authentique culture arabe ». 

Cet art est l’un des nombreux savoir-faire de la région ajoutés par l’UNESCO, avec la tradition palestinienne de la broderie, connue sous le nom de tatriz.

Le tatriz est l’art de coudre à la main des motifs avec du fil aux couleurs vives sur les vêtements.

Les broderies représentent « toute une variété de symboles tels que des oiseaux, des arbres ou des fleurs », explique l’UNESCO.

Les motifs brodés et les couleurs varient d’une région à l’autre, reflétant les caractéristiques uniques des villes et villages palestiniens. Chaque ville a son propre style de motifs et utilise une collection sur mesure de fils pour le tatriz.

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Les Palestiniens font remonter leurs pratiques de broderie, ainsi que leurs thobes (vêtements), à d’anciens ancêtres cananéens et phéniciens.

Depuis la guerre de 1967 et l’occupation ultérieure par Israël de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, la pratique de la broderie a été relancée parmi les réfugiés palestiniens pour souligner leur identité politique et nationale. 

« La broderie est une pratique sociale et intergénérationnelle, les femmes se réunissant les unes chez les autres pour broder et coudre, souvent accompagnées de leurs filles », indique le communiqué de l’UNESCO.

« Important et opportun »

Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP), Mohammad Shtayyeh, a remercié l’agence onusienne pour l’inscription de cette tradition. 

« Cette étape est importante et opportune, afin de protéger notre identité, notre patrimoine et notre récit palestiniens, face aux tentatives de l’occupation de voler ce qu’elle ne possède pas », a déclaré Shtayyeh dans un communiqué publié sur son compte Facebook.

Ses commentaires sont intervenus une semaine après que les candidates à Miss Univers ont été accusées de « s’approprier la culture palestinienne » par leur participation à un événement visant à promouvoir le tourisme en Israël.

Dans le cadre de cet événement, les participantes ont revêtu des thobes palestiniennes traditionnelles brodées de tatriz et ont pris part à des activités, telles que la préparation de feuilles de vigne.

Selon Atef Abu Saif, le ministre de la Culture de l’AP, le ministère a travaillé pendant plus de deux ans pour que la broderie palestinienne soit inscrite au patrimoine mondial.

Une Palestinienne brode une robe traditionnelle palestinienne (AFP/Hazem Bader)
Une Palestinienne brode une robe traditionnelle palestinienne (AFP/Hazem Bader)

« Le patrimoine est le réservoir vivant de la mémoire de notre peuple sur cette terre. La préservation de l’identité culturelle nationale de notre patrimoine est indispensable à la nécessité de faire face à une occupation qui exploite toutes ses capacités pour l’éradiquer et la voler », a-t-il dit dans un communiqué.

Le patrimoine immatériel de l’UNESCO cherche à protéger différents éléments du patrimoine culturel de l’humanité contre la disparition et à faire prendre conscience de leur existence.

D’autres éléments du monde arabe ont été inscrits en 2021, notamment le style de musique syrien al-Qudoud al-Halabiya et la procession équestre traditionnelle du Maroc, connue sous le nom de Tbourida.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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