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Wonder Woman 1984 : Hollywood ne peut s’empêcher d’avoir une vision datée du Moyen-Orient

Dans la nouvelle adaptation de ce comics, la super héroïne interprétée par l’Israélienne Gal Gadot s’aventure en Égypte. Mais le résultat est, comme d’habitude, bien trop prévisible
L’image rétrograde qui est donnée du Caire contraste fortement avec celle de Washington, où vit Wonder Woman (Warner Bros)
L’image rétrograde qui est donnée du Caire contraste fortement avec celle de Washington, où vit Wonder Woman (Warner Bros)

Regarder Wonder Woman 1984 fut l’expérience cinématographique la plus démoralisante que j’ai endurée ces douze derniers mois.  

Il s’agit de la suite tant attendue de l’énorme succès de 2017 qui a fait de l’actrice israélienne Gal Gadot l’une des plus grandes stars féminines au monde.

Wonder Woman 1984 est sorti sur le nouveau service du streaming de WarnerMedia, HBO Max, aux États-Unis et dans certains cinémas à travers le monde à la toute fin de l’année 2020, année qui a vu le report de pratiquement toutes les autres franchises majeures en raison de la pandémie. Ce fut par conséquent le seul événement cinématographique au moment des fêtes.

Prévisible, sans intérêt, très convenu et étrangement déshumanisant, l’adaptation par Patty Jenkins des aventures de la super héroïne de DC Comics fonctionne sur pilote automatique : un spectacle creux qui n’éveille aucune émotion et ne fait pas vibrer avec une action renouvelée.

Wonder Woman 1984 est, en d’autres termes, un film studio standard, l’équivalent d’un chocolat industriel pour lequel les fabricants emploient un processus continu pour obtenir exactement le même résultat à chaque cycle de production.

L’action se déroule lors de l’année orwellienne par excellence, quoiqu’il n’y ait pas la moindre allusion au roman dystopique. Dans cette suite, l’héroïne solitaire Diana (Gadot) est réunie avec son premier amour décédé Steve Trevor (Chris Pine) après avoir demandé son retour à une mystérieuse pierre antique qui accomplit les souhaits.

Mais cette relique ne tarde pas à être volée par le businessman malchanceux Max Lord (Pedro Pascal), qui transfère les pouvoirs de la pierre sur sa personne, engendrant le chaos ainsi qu’une super vilaine Cheetah (Kristen Wiig). 

Une tempête sur l’Égypte

Peu après la première de WW84 – comme l’ont présenté les pros du marketing –, les réseaux sociaux ont été bombardés de commentaires irrités les accusant, le film et sa star (également coproductrice du film), de racisme flagrant à l’égard des Arabes et de servir un portrait stéréotypé et très daté de l’Égypte.

Dans ce qui semble être une déviation forcée, voire franchement déconcertante, vis-à-vis de l’intrigue principale, Lord se rend en Égypte pour rencontrer le baron du pétrole égyptien (ou arabe ?), l’émir Said Bin Abydos (Amr Waked connu pour Lucy et Ramy).

Les commentateurs ont exprimé leur colère à la vue de l’actrice secourant deux malheureux enfants égyptiens alors qu’elle est ouvertement sioniste

Lord tente de leurrer l’émir, surnommé le « roi du brut » par les médias américains, pour qu’il lui donne son pétrole. En échange, l’homme d’affaires américain accordera à l’émir son plus grand souhait : le rétablissement de ses terres ancestrales et l’expulsion des « païens » qui s’y trouvent.

Spontanément, un mur de pierre géant surgit de la terre, séparant la terre de l’émir du reste de l’Égypte et privant les pauvres du Caire d’accès à une eau potable et à d’autres ressources.

Pour couronner le tout, on voit plus tard Gadot dans une grande scène d’action secourir deux enfants égyptiens jouant au foot face à un camion militaire lancée à pleine vitesse.

Les commentateurs ont exprimé leur colère à la vue de l’actrice secourant deux malheureux enfants égyptiens alors qu’elle est ouvertement sioniste : elle a exprimé son soutien à l’armée israélienne en 2014 la semaine même où seize Palestiniens ont été tués dans une école lors d’une attaque de l’armée d’occupation.

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Dans les films, on voit rarement Le Caire d’aujourd’hui tel qu’il est dépeint dans WW84 : un gigantesque terrain vague désert peuplé d’individus muets drapés dans des abayas et jellabas (à l’exception d’un chauffeur de taxi qui semble déplacé dans une chemise bleue et un pantalon kaki).

La ville a l’air encore plus primitive et barbare lorsqu’on la compare aux façades resplendissantes de Washington où se déroule en grande partie l’action de WW84, faisant ressembler l’Égypte au pays du tiers-monde qu’il est très vraisemblablement pour les réalisateurs.

Le Caire des années 1980

On ne sait pas non plus qui est censé être le personnage d’Amr Waked. Il faut revenir à la période entre la conquête musulmane de l’Égypte lors du VIIe siècle et la création du califat fatimide au Xe siècle pour qu’un dirigeant correspondant au profil de Bin Abydos ait eu une petite chance d’exister.

Exception faite de l’histoire, quelle est la signification allégorique du personnage de l’émir ? Quel genre de parabole est censée refléter cette division imaginaire de l’Égypte ? Plus important encore, qui sont ces « païens » susmentionnés ? Qui, ou que, sont-ils censés représenter ?

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Le Caire des années 1980 – Le Caire dans lequel j’ai grandi – était bien plus complexe que celui qu’on peut voir dans WW84 : urbain, plus propre, moins densément peuplé et plus laïc. Le Caire de Wonder Woman, c’est Le Caire qu’on ne voyait que dans les films hollywoodiens à l’époque et qui ne sont pas pris au sérieux : Le Caire qui, pour de nombreux frères américains, serait le véritable Caire.

Bien sûr, l’intrigue égyptienne est une note de bas de page dans l’histoire de WW84. Ces questions restent sans réponse. Les films de super héros n’ont pas à être exacts sur le plan historique, et on ne s’attend pas non plus à ce qu’ils le soient.

Mais étant donné qu’une telle séquence aurait pu avoir lieu dans toute autre région riche en pétrole, y compris au Texas, il est impossible de ne pas s’interroger sur le sous-entendu de son intrigue secondaire égyptienne – question à laquelle seuls les réalisateurs du film, y compris Jenkins et Gadot, pourraient répondre.

La façon dont ils vont traiter Cléopâtre, leur prochain projet conjoint déjà accusé de whitewashing fait peur d’avance. 

Wonder Woman (Gal Gadot) surgit sur une autoroute égyptienne tandis qu’elle jongle entre des méchants militaires et le sauvetage de deux jeunes enfants (Warner)
Wonder Woman (Gal Gadot) surgit sur une autoroute égyptienne tandis qu’elle jongle entre des méchants militaires et le sauvetage de deux jeunes enfants (Warner)

Les critiques ont salué le premier Wonder Woman pour sa posture féministe dans le genre super héros. Mais le féminisme n’excuse pas le complexe répréhensible du sauveur blanc affirmé dans cette scène de sauvetage.

L’implication de Gadot ne pouvait que susciter la colère non seulement des Arabes, mais des audiences libérales qui ne tolèrent pas ces portraits orientalistes. Mais tout compte fait, la débâcle égyptienne n’a rien de surprenant, ni d’exceptionnel.

Le problème d’Hollywood avec le Moyen-Orient

Le traitement insultant des Arabes et du Moyen-Orient infligé par Hollywood a fait coulé beaucoup d’encre au fil des ans. Certains exemples sont de notoriété publique, notamment Les Aventuriers de l’arche perdue (1981), Aladdin (1992), Delta Force (1986), True Lies (1994) et La Momie (1999), ainsi que les séries télé telles que 24 heures chrono et Homeland.

Après le 11 septembre, les portraits négatifs n’ont pas disparu, mais – s’ils étaient initialement alimentés par un désir de comprendre ce qui avait longtemps été considéré comme l’Autre exotique, et plus tard par la pression croissante sur les studios d’une plus grande représentation ethnique – les personnages arabes se sont complexifiés, se sont étoffés et sont devenus moins caricaturaux.

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On peut évoquer Kingdom of Heaven (2005), Green Zone (2010) et Détention secrète (2007), pour n’en citer que quelques-uns.

D’autres talents moyen-orientaux ont été recrutés par Hollywood lors de la dernière décennie, plus que tout autre période de l’histoire, notamment le réalisateur palestinien Hany Abu Assad (La Montagne entre nous), la réalisatrice saoudienne Haifaa al-Mansour (Mary Shelley) et de nombreux acteurs notamment Golshifteh Farahani (PatersonMensonges d’État), Hiam Abbas (SuccessionThe Visitor) et Ali Suliman (Du sang et des larmesJack Ryan de Tom Clancy).

Netflix a commencé à investir dans du contenu moyen-oriental (Paranormal – création égyptienne, Jinn – création jordanienne, Le Protecteur d’Istanbul – création turque) tandis qu’avec Ramy, Hulu a diffusé la première émission de télé à propos de la vie des musulmans arabes qui vivent aux États-Unis.

Mais la vraie question que personne ne pose c’est : pourquoi est-ce que ça importe autant ?

J’ai regardé WW84 à New York, lieu étrange en cette période de pandémie. Actuellement privée de son agitation habituelle et de ses lumières aveuglantes, la ville la plus densément peuplée d’Amérique a l’air inquiétant : un réseau suffocant de gratte-ciels imposants et d’immeubles sans caractère entrecoupés de poches de nature qui offrent un peu de répit dans ce dédale de béton.

En voyant New York si désert, il est difficile de ne pas s’interroger sur cette création discordante qui est devenue la ville la plus photographiée et la plus iconique de l’histoire du cinéma.

Hollywood a dominé la culture du XXe siècle dans le monde à travers le cinéma (de gauche à droite) : Le Kid (1921), Ben-Hur (1959) et Le Magicien d’Oz (1939) (creative commons/MGM)
Hollywood a dominé la culture du XXe siècle dans le monde à travers le cinéma (de gauche à droite) : Le Kid (1921), Ben-Hur (1959) et Le Magicien d’Oz (1939) (creative commons/MGM)

Le mythe new-yorkais est une constituante incontournable du discours hollywoodien : la plus grande usine à rêves, qui a fait naître et nourri l’obsession et la fascination mondiale pour l’Amérique du XXe siècle.

Lors des 100 dernières années, le monde est tombé amoureux des États-Unis à travers les films. Ailleurs, ce secteur était à cette époque plus sophistiqué (France), éclectique (Allemagne) ou authentique (Scandinavie) – mais nul n’a autant captivé l’attention du monde que Hollywood.  

Du cinéma muet de Charlie Chaplin aux comédies musicales de MGM en passant par les fresques historiques épiques de la 20th Century Fox, Hollywood a surpassé d’autres cinémas majeurs par sa portée, son ambition et son don, qui est sa marque de fabrique, pour le spectacle – ce qu’on appelle désormais les films-événements. 

Après la Seconde Guerre mondiale, Hollywood a contribué à cimenter, via la culture, le statut de plus grande superpuissance mondiale de l’empire américain. Indépendants de la politique étrangère du pays, les studios américains ont offert au monde certains de ses narratifs visuels préférés.

L’essor et la prolifération de films de super-héros ont transformé Hollywood d’usine à rêves en, pour citer Martin Scorsese en 2019, fabricant de parcs à thème

Mais le Hollywood d’antan et celui d’aujourd’hui n’ont rien en commun à part le don du spectacle. L’essor et la prolifération de films de super-héros, constitués de suites et de spin-offs, basés notamment sur le catalogue Marvel Comics, ont transformé Hollywood d’usine à rêves en, pour citer Martin Scorsese en 2019, fabricant de parcs à thème.

Les films ont perdu en qualité mais leur audience mondiale a connu une progression inverse grâce à l’explosion des multiplexes dans le monde entier, l’essor de la télé par câble et le récent boom des plateformes de streaming américaines.

Une diversion réductrice

Malgré l’essor des services de streaming locaux et de certaines industries cinématographiques nationales – notamment la Corée du Sud, qui s’est distinguée par le succès international de Parasite ou le flux continu de films d’animation venant du Japon – Hollywood garde son emprise sur l’industrie cinématographique mondiale.

Pour des millions de personnes aux États-Unis et ailleurs, le cinéma est synonyme d’Hollywood, de Netflix, de Marvel (propriété de Disney, qui produit également la franchise Star Wars et les films Pixar, et détient le catalogue de la 20th Century Fox). Pas grand-chose d’autre. 

Le monde vu depuis le panneau Hollywood – mais comment l’industrie américaine façonne-t-elle les perceptions globales ? (Wikipedia/Michael E Arth)
Le monde vu depuis le panneau Hollywood – mais comment l’industrie américaine façonne-t-elle les perceptions globales ? (Wikipedia/Michael E Arth)

Même dans les cercles critiques, parmi lesquels figurent la nouvelle génération de critiques YouTube, les productions Disney et Netflix reçoivent bien plus d’attention que le cinéma d’auteur, indépendant et non américain. Cela va l’encontre de l’une des fondations de la critique : découvrir et promouvoir un nouveau cinéma.

Le cinéma mainstream à travers le monde est une diversion réductrice qui contourne souvent le politiquement correct pour le divertissement. Le cinéma arabe n’est pas étranger à cela. Il a diffamé les Occidentaux, en particulier les Américains et les juifs, à travers son histoire, avec ses portraits de l’avarice, de l’immoralité et de l’ignorance. Il y a également le traitement raciste des Noirs.

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Le portrait des Japonais dans le cinéma chinois n’a jamais été positif. L’Amérique latine a longtemps eu du mal à représenter fidèlement ses populations indigènes marginalisées. Et la liste ne s’arrête pas là.

De tels films ne font pas la une des journaux. L’indignation qui a accueilli WW84 n’aurait sans doute pas été aussi vive si, par exemple, une comédie française à budget moyen avait dépeint l’Égypte de la même façon.

Le problème n’est pas nécessairement WW84 lui-même, mais le fait qu’il va être regardé par des millions de gens à travers le monde (le premier film a rapporté plus de 820 millions de dollars de recettes en salle à travers le monde, sans compter les téléchargements et les DVD).

Plus d’un siècle après l’invention du cinéma, Hollywood consolide encore son pouvoir incontesté, continuant à être le mode cinématographique par défaut.

Non seulement ses productions raflent la plus grande part de marché dans la plupart des pays, mais sa récente expansion – via les studios traditionnels ainsi que les mastodontes tels que Netflix – dans la production de contenu non américain à la fois par les marchés établis et émergents accroîtra son monopole sur l’industrie du divertissement mondial de façon sans précédente.

Hollywood sans espoir

Les dangers de ce monopole, en particulier par les géants du streaming, ont incité les principaux réalisateurs européens, dont Pedro Almodovar, à exhorter l’Union européenne à réguler les opérations des acteurs tels que Netflix, Amazon et Apple.

« L’Amérique a compris les enjeux culturels et économiques lorsqu’il a imposé ses films à d’autres pays avec le plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale », indique leur lettre. Aujourd’hui les conglomérats américains « sont devenus bien plus puissants ». 

La représentation du Moyen-Orient dans les films américains pourrait s’améliorer avec le temps. Mais un traitement authentique et global de la région n’est pas pour demain et ce, pour deux raisons : son manque de solidité économique et son manque d’influence à Hollywood.

Tout d’abord, le Moyen-Orient ne constitue qu’une petite part du box-office mondial d’Hollywood. Comparons cela à la Chine, l’un des plus grands marchés pour les films hollywoodiens. Notons qu’Hollywood s’abstient de critiquer la Chine d’une quelconque manière, tout en altérant certains de ses scénarios pour apaiser les censeurs chinois.

Par exemple, Marvel, et par extension Disney, prend constamment garde à sa façon de gérer les problématiques et thèmes liés à la Chine.

Monster Hunter a été retiré des salles chinoises en raison d’une tempête médiatique concernant des remarques supposées racistes (Sony)
Monster Hunter a été retiré des salles chinoises en raison d’une tempête médiatique concernant des remarques supposées racistes (Sony)

En décembre, Monster Hunter a été retiré des salles chinoises par son distributeur Sony en raison d’allégations sur les réseaux sociaux selon lesquelles une de ses plaisanteries était raciste.

Regardez ensuite les chiffres du box-office pour 2019 (ceux de 2020 ont été largement faussés par la pandémie). Les recettes mondiales s’élèvent à 42 milliards de dollars, dont 11,4 milliards de dollars pour le marché américain qui occupe la première place. Mais la Chine arrive deuxième avec 9,1 milliards de dollars. 

Ensuite, les talents moyen-orientaux recrutés par l’industrie américaine ne s’écartent absolument pas du cachet apposé par d’autres nationalités, tels que les réalisateurs expressionnistes allemands comme Fritz Lang et FW Murnau dans les années 1930 et 1940, ou les talents polonais et tchèques de la fin des années 1960 et 1970, notamment Roman Polanski et Miloš Forman, façonnant ainsi la manière de Hollywood voit le monde.

Au contraire, ces talents issus du Moyen-Orient ont été simplement employés pour donner vie à la vision des studios – pas la leur. Les plateformes de streaming n’ont aucune grande ambition artistique. Les géants comme Amazon et Apple, m’ont dit plusieurs producteurs, ne cherchent plus du contenu sérieux, à la pointe.

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Cela signifie que la majorité des films qui ne sont pas réalisés par des auteurs établis vont adhérer à la formule rigide sortie des algorithmes et des projections tests plutôt que par une créativité non bridée. 

Que cela soit intentionnel ou non, cela aboutit à l’insensibilité culturelle apparente dans WW84. Toute subtilité est perdue dans la masse de la demande de produits visant à satisfaire les goûts du dominateur le moins commun.

Non, l’Amérique n’est pas le monde. Tout comme Hollywood ne fabrique pas le meilleur cinéma au monde. L’objectif premier des cinéastes moyen-orientaux ne doit pas être une meilleure représentation dans le cinéma américain.

Mais soutenir le profil du cinéma moyen-oriental et produire à la fois de l’art et du divertissement, c’est ce qui définit de façon ultime l’héritage de générations de réalisateurs. Malheureusement, il pourrait s’agir là d’une tâche trop lourde, même pour les super héros.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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